Transmission des savoir-faire : l’expertise de la restauration des sceaux
C’est dans ce cadre qu’une formation a été organisée en interne, avant le départ en retraite d’un des membres de nos équipes, sur la restauration et le moulage des sceaux de toutes époques.
Nous vous proposons de découvrir cette expertise et son partage au sein de l’atelier de restauration.
Préparation du moulage de plâtre
Son usage est très ancien et remonte aux origines de l’histoire. Le sceau est un objet d’art et une source documentaire, dont l’étude se nomme la sigillographie.
Une projet de restauration exigeant
Comme pour tout document ancien, la première étape du travail du restaurateur est une analyse minutieuse : matière, couleur, forme, relief, état de conservation (brisé, fragments, lacunes, cire « malade », écaillée ou friable…).
Ensuite un nettoyage doux et précautionneux est effectué, à sec ou aqueux selon l’état du sceau.
Si le sceau se présente en plusieurs fragments, il peut être assemblé selon plusieurs techniques, à froid ou à chaud par apport d’un mélange de cire microcristalline et de paraffine. Lorsque le sceau présente des lacunes, celles-ci sont comblées par apport de ce même mélange.
Des mélanges (80/20) de paraffine et de cire microcristalline sont utilisés pour la consolidation et le comblement des lacunes des sceaux de cire, ainsi que pour l’assemblage des fragments. Ceux-ci respectent les règles suivantes :
- la dureté des comblements doit être inférieure à celle du sceau original (la restauration doit céder sans nouvelle cassure du sceau)
- la température de fusion du mélange doit être inférieure à celle de l’original
- les fragments d’origine ne doivent pas être dégradés (pas de « refonte » de la cire d’origine)
- l’intervention doit être réversible (retrait du mélange d’apport sans perte de cire d’origine)
La restauration répond à des normes précises. Les matériaux comme les procédures ont été définis par les Archives Nationales de France, et sont respectés scrupuleusement. Ces normes respectent le principe de réversibilité de la restauration sans aucune altération du sceau original, et sa discrimination évidente.
Le moulage : pour l’étude et la valorisation
La reproduction des sceaux permet de conserver les originaux en évitant les manipulations, d’analyser scientifiquement une collection, et de la communiquer. Les moulages doivent alors représenter très fidèlement la gravure du sceau sans manque ni ajout, être facilement photographiables et solides pour résister aux manipulations.
De grandes collections sont ainsi constituées, notamment aux Archives Nationales de France. Les moulages peuvent également servir aux services éducatifs des services d’archives ou musées. Le moulage doit être réalisé à partir d’un sceau restauré.
Plusieurs étapes sont nécessaires à la réalisation d’un moulage : prise d’empreinte sur le sceau original, démoulage et contrôle du moule, préparation et dépose du plâtre sur le moule, démoulage de l’épreuve, ponçage et contrôle, pour ensuite appliquer une teinte de base et une patine contrastée faisant ressortir les détails de la gravure.
La transmission de l’expertise et du savoir-faire de la restauration
Cette volonté forte d’échange et de transmission s’illustre ici par la mise en place d’une formation spécifique, dans le but de conserver des savoir-faire uniques et une exigence au sein de l’atelier.
Nous remercions chaleureusement Pascal, qui a participé activement au développement de l’atelier de restauration pendant de nombreuses années, et, fort de sa curiosité, a participé à enrichir nos savoir-faire et à les conserver en les transmettant, nous permettant de répondre avec passion et exigence aux demandes de nos clients.